Depuis quelques années maintenant, il est d’usage de nous renseigner sur l’origine de fabrication des produits que nous consommons. Et à l’ère de la mondialisation, peu de biens sont encore fabriqués localement… Reste-t-il encore des fabricants de chaussures made in France ?
Le made in France aujourd’hui
Sur le marché de la chaussure, les grands fabricants sont implantés en Chine. Les usines sont dimensionnées pour produire toujours plus de quantités dans un délai toujours plus court. Ce, sans prêter attention au bien-être des travailleurs.
L’origine de fabrication d’une chaussure dépend du lieu où le montage est réalisé. Cette étape, pouvant être effectuée manuellement ou à l’aide d’une machine, consiste à assembler la semelle à la tige par un cousu ou une soudure. La construction privilégiée est le soudé, plus simple et plus rapide, pouvant être réalisé sans technique particulière. A contrario, le cousu requiert un savoir-faire que seuls quelques artisans qualifiés maîtrisent.
Paraboot, marque de chaussures made in France depuis toujours
Chez Paraboot, c’est le cousu qui est pratiqué. Fondée en 1908 par Rémy-Alexis Richard, la société familiale Richard-Pontvert fabrique principalement et depuis toujours des chaussures en France pour sa marque au logo vert.
C’est en Isère, au pied des Alpes, que l’atelier est installé. Chaque jour, une centaine d’artisans mobilisés vulcanisent les semelles, coupent et piquent le cuir, montent les chaussures avant de les bichonner et les mettre en boîte. Nous transmettons le savoir-faire de génération en génération afin que les cousus Norvégien et Goodyear demeurent la marque de fabrique de Paraboot. Par ailleurs, Paraboot est le leader mondial des chaussures en cousu Norvégien.
Pour cela, l’Etat a marqué à plusieurs reprises sa reconnaissance envers Richard-Pontvert.
En 2013, l’Institut national des métiers d’arts a décerné à l’entreprise le label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) pour son savoir-faire d’excellence alliant tradition et innovation. Plus récemment, l’entreprise a été conviée à la grande exposition du Fabriqué en France qui se tenait à l’Elysée.
Préserver son savoir-faire, l’enjeu des années à venir
Ces dernières années, la fabrication de chaussures pour homme et pour femme made in France s’est essoufflée. En cause, l’évolution de la construction des chaussures sur des techniques plus rapides ainsi que le coût de la main d’œuvre.
A Romans-sur-Isère, non loin du siège de la société Richard-Pontvert, la capitale de la chaussure a vu ses grands chausseurs du luxe français mettre chacun à leur tour la clé sous la porte. Les professionnels du soulier se sont reconvertis, mettant en péril le savoir-faire français d’une chaussure fabriquée sur notre territoire.
C’est dans ce contexte que l’entreprise Richard-Pontvert a perdu certains savoir-faire, dont celui du cousu Blake. Aussi appelé cousu de part en part, cette technique a vu le jour en 1858 grâce au cordonnier Leeman Reed Blake. Ce jeune employé du fabricant de machines à coudre Singer mit au point ce geste qui apporte plus de souplesse et de légèreté à la chaussure.
Les artisans Paraboot ne maîtrisent plus cette technique, mais l’entreprise souhaite continuer à proposer une gamme de produits avec cette construction. Ainsi, ce sont des partenaires de confiance situés en Italie, en Espagne et au Portugal qui produisent les modèles imaginés par le bureau d’étude de la marque.
Aujourd’hui, la direction de l’entreprise porte une attention particulière à la transmission des savoirs. Nous avons mené plusieurs actions auprès des monteurs maîtrisant les cousus Goodyear et Norvégien afin qu’ils puissent former la nouvelle génération à réaliser une chaussure de ville fabriquée en France et disponible dans les grandes tailles.
Être une marque française de la matière première à la campagne de communication
Chez Paraboot, le made in France est partout. D’abord dans le choix des matières premières, le cuir étant majoritairement sourcé auprès de tanneries françaises détenues par de grandes maisons de luxe. A titre d’exemple – et ce depuis plus de 70 ans -, le cuir Suportlo que l’on retrouve sur nos modèles Michael et Avignon provient de la tannerie alsacienne Haas Degermann.
La fabrication elle-même est aussi française, les 150 étapes nécessaires à la production d’une chaussure s’organisant comme suit :
La vulcanisation
On chauffe les pains de caoutchouc à haute température et sous haute pression pour qu’ils épousent le moule de la semelle. C’est la naissance de la semelle en gomme que l’on retrouve sur la majorité des modèles de la marque.
La coupe
Nous découpons les peaux selon des patrons adaptés à chaque modèle et chaque pointure. Des nuances peuvent être observées d’une peau à une autre. Cependant nous prêtons attention à découper une même paire dans une même peau.
Le piquage
Nous assemblons et cousons les différentes pièces de cuir pour former le corps de la chaussure, que l’on appelle la tige, c’est-à-dire la partie supérieure du soulier. Parfois, nous réalisons des piqûres d’ornementation pour l’esthétique du modèle.
Le montage
La tige est montée sur la semelle selon diverses techniques. Dans l’atelier isérois de la marque, on privilégie la technique du cousu. Les monteurs réalisent un cousu Norvégien ou Goodyear, ce dernier étant défini selon le style de la chaussure.
La finition
Nous bichonnons chaque paire de chaussures de mains en mains lors de cette étape : brossage, cirage, laçage… Ensuite, des yeux experts examinent chaque paire avant qu’elle ne soit mise en boîte, prête à être expédiée chez son heureux propriétaire.
Le procédé de fabrication reste ainsi artisanal, bien que des machines aient été installées pour accompagner le geste du professionnel. Dans ce même esprit, la marque a souhaité rendre hommage aux artisans français.
Depuis des générations et avec les meilleures matières, ils façonnent au quotidien notre monde avec passion et authenticité. Dans les communications officielles de la marque, nous mettons ainsi à l’honneur les “vrais gens” : charpentiers de marine, vignerons, distillateurs ou encore costumières…
Acheter bien, acheter français
Sans surprise, fabriquer une chaussure française à partir de matières premières de qualité a un coût. Depuis sa création il y a plus de 115 ans, l’entreprise française de la chaussure a toujours fait le choix du local : bovins, cuir et autres matières premières, main d’œuvre… Bien que cette décision puisse impacter la rentabilité de l’entreprise, elle garantit un produit de qualité qui est à la fois simple et durable.
Également, proposer une paire de chaussures fabriquée en France permet de garantir à notre clientèle la réparabilité de nos produits. Ainsi, chaque paire de chaussures en cousu Goodyear ou Norvégien est ressemelable, prolongeant considérablement sa durée de vie.
Et pour inciter à la réparation de ses chaussures plutôt qu’à leur remplacement, Paraboot a tissé un réseau de cordonniers de confiance qui sont aptes à réparer les modèles de chaussures en cuir de la marque à partir des matières premières originelles.
Pour en savoir plus sur nos modèles et les coulisses de leur fabrication française, nous vous invitons à vous rendre dans l’une de nos boutiques officielles en France, Belgique ou même au Japon.
Nos conseillers sont les premiers relais de l’histoire de la marque et des produits pour vous permettre de continuer d’acheter des chaussures made in France.